Dans ce premier article nous allons aborder le sujet de l’impact de l’industrie textile sur notre environnement.
L’industrie textile telle qu’elle est aujourd’hui est responsable, au niveau mondial, d’une dégradation de l’environnement et de notre société sur plusieurs niveaux: la pollution de l’air, la pollution des eaux douces et des océans, la pollution des sols.
Elle est également responsable de problèmes sanitaires et sociaux auprès des population productrices. Elle conduit inévitablement à une perte des savoirs-faire et de l’activité des pays importateurs.
Voici les principaux éléments relevés dans différents rapports officiels sur l’impact mondial de l’industrie textile:
Le fonctionnement actuel de l’industrie textile se résume en 3 mots: Produire-distribuer-jeter. C’est un fonctionnement irrationnel et nous allons voir pourquoi.
La première problématique de ce système concerne la production massive de déchets: D’un côté, nous avons les industriels qui produisent chaque année 2,1 milliard de tonnes de déchets provenant de vêtements invendus ou des chutes de tissus lors de la coupe. De la matière neuve donc, dont seulement 20% sont recyclés. Le reste est incinéré ou enfoui dans des déchèteries où ils mettront des centaines d’années à se décomposer, surtout pour les matières synthétiques comme l’acrylique, le nylon ou le polyester qui envahissent de plus en plus les enseignes de prêt-à-porter.
Du côté du consommateur, la quantité de vêtements achetés chaque année ne cesse d’augmenter. Entre 2000 et 2014, la consommation de vêtements a doublé, les USA et l’Europe en tête avec près de 16 kg par an et par personne en moyenne. La « fast-fashion » et le renouvellement fréquent des collections nous encourageant dans ce sens, nous achetons de plus en plus, et de moins bonne qualité. Qui dit moins bonne qualité, dit aussi plus vite parti à la poubelle! Et les solutions de recyclage mises en place ne sont pas à la hauteur. Là aussi, d’énormes quantités de vêtements sont enfouis ou détruits.
Au problème des déchets s’ajoute celui de la pollution de l’air: l’industrie textile émet 1,7 milliard de tonne de CO2 chaque année. Ce chiffre est tellement énorme qu’il est difficile à comprendre. Pour vous donner un moyen de comparaison, c’est plus que les émissions du transport maritime et aérien combinés !
Cette quantité de CO2 est émise lors des différentes phases de production, lors de l’entretient après achat, et lors de la distribution.
Les industries textiles choisissent également de délocaliser leur production pour limiter leurs coûts. Cette délocalisation participe bien-sûr aux émission de gaz à effet de serre de l’industrie, les modes de transport choisis étant les plus énergivores.
En plus de cet impact environnemental supplémentaire induit par la délocalisation, il y a bien sûr un impact économique et social avec, pour la France, la perte de 51% de la production textile et 66% des effectifs salariés dans le domaine ces dernières 30 années.
Ce modèle délocalisé a aussi d’autres conséquences. Les normes des pays producteurs étants moins strictes et les contrôles moins fréquents, l’industrie est libre d’imposer des conditions de travail dangereuses pour les travailleurs et destructrices pour leur environnement.
Les différents rapports pointent du doigts des travailleurs sous-payés, exploités et non protégés par un code du travail adapté. Ils sont aussi exposés à des produits chimiques dangereux, pour certains reconnus toxiques dans l’Union Européennes, mais autorisés dans beaucoup de pays producteurs.
Cette utilisation est dangereuse pour la santé des populations et responsable de l’apparition de nombreuses maladies. Selon l’OMS, plus de 20 000 producteurs de coton meurent chaque année, intoxiqués par les pesticides et autres produits phytosanitaires utilisés dans les champs de coton non biologiques.
Certaines études ont également établis un lien entre utilisation de produits chimiques dans les champs et nombre croissant de cas d’autisme chez les enfants.
Ces risques sanitaires auxquels sont confrontés les producteurs se retrouvent aussi chez le consommateur. Une fois le coton transformé en fibre, de nombreuses composantes des produits déversés dans les champs se retrouvent sur les vêtements que nous portons.
De plus, les eaux usées n’étant, dans la plupart des cas, pas traitées comme il se doit, ces produits chimiques se retrouvent également dans les cours d’eaux et les nappes phréatiques, provoquant des dommages supplémentaires sur la biodiversité. Environ 20% des eaux polluées dans le monde viennent de l’industrie textile.
Le problème concernant l’eau ne s’arrête pas là. L’industrie textile utilise d’énorme quantités d’eau, notamment pour la culture irriguée de coton.
Selon les zones géographiques et les techniques utilisées, il faudrait entre 5000 et 17 000 litres d’eau pour produire 1kg de coton. Cette consommation massive d’eau soumet les pays producteur de coton irrigué à un important stress hydrique: l’eau disponible n’est plus suffisante pour pouvoir répondre aux besoins humains et environnementaux fondamentaux.
C’est un fait, le fonctionnement actuel de l’industrie textile et notre rapport à la consommation ne sont pas tenables dans le temps. Si le modèle reste tel qu’il est aujourd’hui, la consommation de produits textiles passera de 62 millions de tonnes par an à 102 millions de tonnes d’ici 2030. L’eau consommée par l’industrie textile augmenterait de 50%, les gazes à effet de serre de 63%, et la production de déchets de 62% par rapport à 2015.
Côté consommateur, les rapports nous indiquent que 80% de la consommation d’eau et d’énergie sur le cycle complet d’un article textile (hors vêtements en coton ou en fibre animale) proviennent de la phase d’entretient, lors du lavage, séchage et repassage… à la maison!
De plus, nous savons aujourd’hui que lorsque nous lavons nos vêtements synthétiques, des micro particules de plastique sont relâchés dans les eaux usées et deviennent l’une des plus grosses sources de pollution aux micro-particules des océans. En effet, entre 20 et 35% des micro-particules synthétiques présentes dans les océans sont d’origine textile.
Le consommateur a donc un rôle prépondérant à jouer afin de réduire les conséquences néfastes de l’industrie textile dans le monde.
Dans les prochains articles, nous allons voir les solutions proposées par Cœur Mandarine pour contrer le non-sens du système actuel de l’industrie de la mode.
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L’industrie Textile, deuxième industrie la plus polluante au monde : constat et chiffres clés
Dans ce premier article nous allons aborder le sujet de l’impact de l’industrie textile sur notre environnement.
L’industrie textile telle qu’elle est aujourd’hui est responsable, au niveau mondial, d’une dégradation de l’environnement et de notre société sur plusieurs niveaux: la pollution de l’air, la pollution des eaux douces et des océans, la pollution des sols.
Elle est également responsable de problèmes sanitaires et sociaux auprès des population productrices. Elle conduit inévitablement à une perte des savoirs-faire et de l’activité des pays importateurs.
Voici les principaux éléments relevés dans différents rapports officiels sur l’impact mondial de l’industrie textile:
Le fonctionnement actuel de l’industrie textile se résume en 3 mots: Produire-distribuer-jeter. C’est un fonctionnement irrationnel et nous allons voir pourquoi.
La première problématique de ce système concerne la production massive de déchets: D’un côté, nous avons les industriels qui produisent chaque année 2,1 milliard de tonnes de déchets provenant de vêtements invendus ou des chutes de tissus lors de la coupe. De la matière neuve donc, dont seulement 20% sont recyclés. Le reste est incinéré ou enfoui dans des déchèteries où ils mettront des centaines d’années à se décomposer, surtout pour les matières synthétiques comme l’acrylique, le nylon ou le polyester qui envahissent de plus en plus les enseignes de prêt-à-porter.
Du côté du consommateur, la quantité de vêtements achetés chaque année ne cesse d’augmenter. Entre 2000 et 2014, la consommation de vêtements a doublé, les USA et l’Europe en tête avec près de 16 kg par an et par personne en moyenne. La « fast-fashion » et le renouvellement fréquent des collections nous encourageant dans ce sens, nous achetons de plus en plus, et de moins bonne qualité. Qui dit moins bonne qualité, dit aussi plus vite parti à la poubelle! Et les solutions de recyclage mises en place ne sont pas à la hauteur. Là aussi, d’énormes quantités de vêtements sont enfouis ou détruits.
Au problème des déchets s’ajoute celui de la pollution de l’air: l’industrie textile émet 1,7 milliard de tonne de CO2 chaque année. Ce chiffre est tellement énorme qu’il est difficile à comprendre. Pour vous donner un moyen de comparaison, c’est plus que les émissions du transport maritime et aérien combinés !
Cette quantité de CO2 est émise lors des différentes phases de production, lors de l’entretient après achat, et lors de la distribution.
Les industries textiles choisissent également de délocaliser leur production pour limiter leurs coûts. Cette délocalisation participe bien-sûr aux émission de gaz à effet de serre de l’industrie, les modes de transport choisis étant les plus énergivores.
En plus de cet impact environnemental supplémentaire induit par la délocalisation, il y a bien sûr un impact économique et social avec, pour la France, la perte de 51% de la production textile et 66% des effectifs salariés dans le domaine ces dernières 30 années.
Ce modèle délocalisé a aussi d’autres conséquences. Les normes des pays producteurs étants moins strictes et les contrôles moins fréquents, l’industrie est libre d’imposer des conditions de travail dangereuses pour les travailleurs et destructrices pour leur environnement.
Les différents rapports pointent du doigts des travailleurs sous-payés, exploités et non protégés par un code du travail adapté. Ils sont aussi exposés à des produits chimiques dangereux, pour certains reconnus toxiques dans l’Union Européennes, mais autorisés dans beaucoup de pays producteurs.
Cette utilisation est dangereuse pour la santé des populations et responsable de l’apparition de nombreuses maladies. Selon l’OMS, plus de 20 000 producteurs de coton meurent chaque année, intoxiqués par les pesticides et autres produits phytosanitaires utilisés dans les champs de coton non biologiques.
Certaines études ont également établis un lien entre utilisation de produits chimiques dans les champs et nombre croissant de cas d’autisme chez les enfants.
Ces risques sanitaires auxquels sont confrontés les producteurs se retrouvent aussi chez le consommateur. Une fois le coton transformé en fibre, de nombreuses composantes des produits déversés dans les champs se retrouvent sur les vêtements que nous portons.
De plus, les eaux usées n’étant, dans la plupart des cas, pas traitées comme il se doit, ces produits chimiques se retrouvent également dans les cours d’eaux et les nappes phréatiques, provoquant des dommages supplémentaires sur la biodiversité. Environ 20% des eaux polluées dans le monde viennent de l’industrie textile.
Le problème concernant l’eau ne s’arrête pas là. L’industrie textile utilise d’énorme quantités d’eau, notamment pour la culture irriguée de coton.
Selon les zones géographiques et les techniques utilisées, il faudrait entre 5000 et 17 000 litres d’eau pour produire 1kg de coton. Cette consommation massive d’eau soumet les pays producteur de coton irrigué à un important stress hydrique: l’eau disponible n’est plus suffisante pour pouvoir répondre aux besoins humains et environnementaux fondamentaux.
C’est un fait, le fonctionnement actuel de l’industrie textile et notre rapport à la consommation ne sont pas tenables dans le temps. Si le modèle reste tel qu’il est aujourd’hui, la consommation de produits textiles passera de 62 millions de tonnes par an à 102 millions de tonnes d’ici 2030. L’eau consommée par l’industrie textile augmenterait de 50%, les gazes à effet de serre de 63%, et la production de déchets de 62% par rapport à 2015.
Côté consommateur, les rapports nous indiquent que 80% de la consommation d’eau et d’énergie sur le cycle complet d’un article textile (hors vêtements en coton ou en fibre animale) proviennent de la phase d’entretient, lors du lavage, séchage et repassage… à la maison!
De plus, nous savons aujourd’hui que lorsque nous lavons nos vêtements synthétiques, des micro particules de plastique sont relâchés dans les eaux usées et deviennent l’une des plus grosses sources de pollution aux micro-particules des océans. En effet, entre 20 et 35% des micro-particules synthétiques présentes dans les océans sont d’origine textile.
Le consommateur a donc un rôle prépondérant à jouer afin de réduire les conséquences néfastes de l’industrie textile dans le monde.
Dans les prochains articles, nous allons voir les solutions proposées par Cœur Mandarine pour contrer le non-sens du système actuel de l’industrie de la mode.
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Pour aller plus loin en images:
Industrie textile: 3 reportages à voir de toute urgence
Sources
Mer d’Aral: https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2014/10/disparition-de-la-mer-daral-les-causes-dun-desastre-ecologique
Rapport complet WWF: https://www.wwf.ch/sites/default/files/doc-2017-09/2017-09-WWF-Report-Changing_fashion_2017_EN.pdf
Résumé du rapport de la WWF en français: https://www.wwf.ch/sites/default/files/doc-2017-09/2017-09-WWF-Report-Changer_la_Mode_2017_FR.pdf
Rapport de la Fondation Ellen Macarthur: https://www.ellenmacarthurfoundation.org/assets/downloads/publications/A-New-Textiles-Economy_Full-Report.pdf
Article Le Monde sur les gazs de fumigation utilisés lors du transport: https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/du-poison-dans-les-conteneurs-maritimes_1812005_3244.html
2 replies to “L’industrie Textile, deuxième industrie la plus polluante au monde : constat et chiffres clés”
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